Encore une !
Vous avez eu un petit passage à vide après le succès mondial de votre album "Dookie" , et vous êtes de nouveau au top avec "American Idiot". Selon vous, est-ce juste une histoire de mode ?
BILLIE JOE : Il est clair que, même si je considère que "American Idiot" est un très bon album et qu'il mérite son succès, il y a aussi un effet de mode. Il y a 5 ou 6 ans, le grand pubilc n'écoutait plus du tout de punk rock car cette musique avait une mauvaise image. Aujourd'hui, c'est complètement différent. Le rock est de nouveau très à la mode, et c'est presque devenu branché d'être punk. Nous on trouve ça un peu ridicule, car être punk, c'est un truc qui doit venir de l'interieur. Ca n'est pas juste un look, c'est aussi tout un style de vie.
Quand vous avez sorti votre 1er album, le punk n'était pas aussi à la mode qu'aujourd'hui ?
TRE COOL :Pas du tout!A l'époque, le punk était tout sauf populaire. C'était un mouvement encore très underground et personnene jouait de cette musique pour devenir célèbre, car c'était presque impossible. Quand nous avons commencé, nous nous produisions uniquement dans les caves, des squats ou des petits bars punks, rien à voir avec le consert que nous avons donné il y a trois semaines devant plus de 65 000 personnes. Une telle chose aurait été totalement impensable il y a 10 ans.
A l'époque, étiez-vous plus provoquateurs qu'aujourd'hui ?
MIKE DIRNT : Nous étions plus jeunes, dons forcément plus provocateurs. On passait nos journées à glander et à foutre le bordel partout où on passait. C'était un peu n'importe quoi, mais c'était comme ça qu'on s'exprimait. Aujourd'hui, même si, au fond, nous n'avons pas vraiment changé, nous sommes quand même beaucoup plus calmes.
Certains de vos 1er consert sont restés dans les annales... Quelle est la pire chose que vous ayez faite sur scène ?
BILLIE JOE : Une fois, lors d'un consert que nous avons donné au moment de Noël, nous avons décidé de faire une crèche vivante ... Juste avant de monter sur scène, nous avons demandé à tout le public de s'assoir par terre. Puis nous avons fait notre entrée. Mike était déguisé en Père Noël; Tré était en vierge Marie, et moi, j'était en roi mage. Il y avait aussi l'un de nos potes qui faisait Jésus, mais j'ose à peine vous raconter la suite ...
TRE COOL : Tu peux y aller, c'est de l'histoire ancienne! [ rires ]
BILLIE JOE : En fait, Jésus apparaissait dans l'entrejambe de Tré pour simuler l'accouchement de Maris ... Et histoire de donner une touche de réaliste, nous avions même eu la bonne idée de mettre du ketchup un peu partout! Quand j'y repense, c'était vraiment répugnant, mais ça nous faisait marrer à l'époque... [rires]
Dans votre vie de tous les jours, par quoi se traduit le fait d'être punk ?
BILLIE JOE : Pour moi, aujourd'hui comme il y a 10 ans, être punk signifie faire ce que j'ai envie de faire, quand j'en ai envie, où j'en ai envie, sans tenir compte de l'avis des autres. Néanmoins, aujourd'hui, j'essaye de faire en sorte que mon mode de vie ne vienne pas perturber celui des autres, ce qui n'a pas toujours été le cas. Pour moi, cette "punk attitude" s'applique surtout dans notre musique. Nous faisons ce que nous avons envie de faire, sans nous soucier de ce qu'en penseront nos fans. S'ils aiment, tant mieux, et s'ils détestent, tant pis!
Vous arrive-t-il parfois de regretter l'époque où vous n'étiez pas connus ?
MIKE DIRNT : Quand nous avons connu un succès planétaire avec l'album "Dookie", ça été un choc, car nous n'étions pas préparés à ça. Du jour au lendemain, nous ne pouvions plus boire un verre dans un bar sans être assaillis par des dizaines de personnes qui voulaient absolument trinquer avec nous, prendre une photo et parfois bien plus ... C'était un peu déstabillisant, car très brutal. A ce moment-là, on s'est demandé si ça n'allait pas un peu vite. Mais, même si ça peut paraître curieux, je dirais que nous nous sommes habitués à la vie de rock-stars, et que ça nous va finalement plutôt bien ... [ rires ]